Selon David Leuty, premier vice-président, Services bancaires aux PME à la Banque CIBC, environ 1,25 million de petites entreprises représentent 70 % des emplois dans le secteur privé, et la pandémie a été difficile pour chacune d’entre elles. C’est le moment pour ces entreprises de planifier comment elles vont se rétablir.
« Les 18 à 20 derniers mois ont été difficiles pour tout le monde et certainement pour les propriétaires d’entreprise », affirme M. Leuty. « Il est important, surtout au Canada, de ne pas perdre de vue l’importance des PME. Nous devons aux petites entreprises de veiller à ce qu’elles se remettent sur pied et prospèrent et nous dépendons de leur reprise. »
Les petites entreprises canadiennes emploient environ 64 % de la main-d’œuvre, soit 9,7 millions de personnes, et représentent plus de 40 % du produit intérieur brut (PIB) du pays.
Toutes les entreprises n’ont pas souffert de la pandémie de COVID-19 de la même façon, affirme-t-il. Divers secteurs ont ressenti les effets de la pandémie de différentes façons, et cela dépendait aussi de la souplesse des entreprises.
Celles qui avaient des produits ou des services propices aux ventes en ligne étaient en meilleure position que celles qui comptaient sur le magasinage en personne. Certains emplacements peuvent avoir obtenu de meilleurs résultats que d’autres, et ceux qui avaient des moyens financiers ont certainement mieux résisté à l’incertitude, ajoute-t-il.
« Avoir un coussin financier est toujours une bonne chose, car on ne sait jamais ce qui nous attend », affirme M. Leuty. « La pandémie de COVID-19 a certainement été plus importante que personne n’aurait pu l’imaginer au départ. »
Les entreprises ont profité d’un important soutien gouvernemental, souligne-t-il. Pour sa part, la Banque CIBC a offert aux clients de Services bancaires aux PME un allègement des versements différés, des services consultatifs financiers, du crédit et des prêts, ajoute-t-il.
Mais dans l’ensemble, de nombreuses petites entreprises ont réussi à traverser la pandémie en empruntant pour rester à flot.
« Ils essayaient de traverser un monde différent, et cette souplesse financière était essentielle à leur survie », affirme M. Leuty.
Même si plus de la moitié des petites entreprises considèrent que le financement ou le crédit supplémentaire est très important ou plutôt important pour leur avenir, moins de la moitié (46 %) ont un plan pour leurs investissements ou leurs achats importants, selon un récent sondage de la Banque CIBC.
Seulement 14 % des petites entreprises ont un plan officiel pour ces investissements. Un propriétaire d’entreprise sur trois ayant répondu au sondage a déclaré avoir un plan officieux non documenté et près d’un propriétaire sur sept a indiqué qu’il en avait besoin, mais n’en a pas.
C’est compréhensible, affirme M. Leuty.
De nombreux propriétaires d’entreprise n’ont jamais été confrontés au genre d’incertitude qu’ils ont connue au cours de la dernière année et demie, a-t-il ajouté. Il ajoute que la plupart des gens sont optimistes et jugent que nous sommes plus proches de la fin de la pandémie que du début.
« Cela dit, il y a encore de l’incertitude quant au moment exact où ce sera le cas et à quoi cela ressemblera exactement, alors je pense que de nombreux propriétaires d’entreprise essaient de déterminer exactement à quoi ressembleront leurs prochaines étapes », a-t-il dit. « Cela a probablement retardé la rédaction d’un plan. »
Pourtant, la simple planification soulève des questions et des possibilités importantes, affirme-t-il.
« Comme le dit l’adage, ce n’est pas le plan, c’est la planification », dit M. Leuty. « Il ne coûte rien de rencontrer un conseiller PME simplement pour discuter de vos plans, travailler sur certains détails et être motivé à examiner en profondeur des aspects auxquels vous n’avez peut-être pas consacré beaucoup de temps auparavant parce que vous n’y avez pas pensé. »
L’équipe Services bancaires aux PME CIBC a récemment pris de l’expansion et compte désormais un nouveau poste de conseiller PME associé qui collaborera avec des entrepreneurs en démarrage pour les aider à croître et à prendre de l’expansion grâce à des solutions et à une expertise sur mesure pour les PME, explique-t-il.
Les propriétaires de PME interrogés ont dit que s’ils cherchaient du financement ou du crédit supplémentaire pour soutenir ou faire croître leur entreprise, ils demanderaient en moyenne 225 000 $.
Selon M. Leuty, ce montant n’est pas négligeable et il faut une planification rigoureuse pour l’obtenir.
« Il est essentiel d’avoir une idée de ce que vous allez faire et de vous assurer d’avoir au moins un coussin financier, ainsi qu’une disponibilité financière pour vous aider à réaliser vos ambitions », affirme-t-il.
Le monde des affaires demeure imprévisible, selon lui, et d’autres défis se profilent à l’horizon. Les propriétaires d’entreprise peuvent atténuer les risques en consacrant du temps maintenant à s’assurer d’être dans une bonne situation financière pour aller de l’avant, ajoute-t-il.
Il explique que les Canadiens peuvent assurer la santé économique globale en soutenant les petites entreprises alors qu’elles se redressent.
« Je crois que tous les Canadiens doivent se rallier aux PME et reconnaître leur rôle dans l’économie et les collectivités du pays. »
Initialement publié dans le Globe and Mail le 15 octobre 2021.