Les premiers mois de l’année ont été marqués par les fortes fluctuations des marchés boursiers qui ont suivi chacun des commentaires du président américain Donald Trump concernant les tarifs douaniers. En conséquence, de nombreux investisseurs se sont inquiétés de l’aspect des marchés pour l’avenir et de la façon dont ils devraient positionner leurs placements pour résister à la volatilité.
Selon Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de Marchés mondiaux CIBC, les investisseurs ont de bonnes raisons de s’inquiéter des marchés et de la croissance économique étant donné l’instabilité des derniers mois, mais il y a aussi des éléments qui laissent croire que le niveau d’incertitude s’atténuera.
« Nous prévoyons une croissance négative d’environ 1,4 % au deuxième trimestre, principalement causée par le brouillard d’incertitude découlant de la politique économique actuelle du président Trump, affirme M Tal. Nous croyons que le trimestre en cours représente le sommet de l’incertitude, et que des précisions seront apportées lentement durant le second semestre de l’année. »
La Banque CIBC s’attend à ce que la croissance économique du Canada soit tout juste supérieure à 1 % pendant le second semestre de 2025 étant donné la baisse des taux d’intérêt apportée par la Banque du Canada, souligne M. Tal. Il ajoute que même si la CIBC a comme hypothèse que les tarifs douaniers sont là pour de bon, les chiffres devraient changer.
« En ce moment, les tarifs douaniers en vigueur pour l’exportation de biens se situent entre 5 % et 10 %, soit plus qu’avant les tarifs douaniers de l’administration Trump, mais ils sont gérables. Nous prévoyons une stabilisation en 2026, certains secteurs augmentant et d’autres diminuant. Ces niveaux de tarifs douaniers seront gérables pour une croissance économique. »
Certains secteurs au pays pourraient aussi profiter des réductions d’impôt mises en œuvre par le nouveau gouvernement libéral, qui devraient atteindre environ 22 milliards de dollars sur 4 ans, et de l’augmentation des dépenses dans les secteurs de la défense, des infrastructures et du logement, affirme M. Tal.
« Les secteurs les plus sensibles à l’évolution de l’économie du pays pourraient inscrire des rendements supérieurs, précise-t-il. Les infrastructures en sont un exemple, puisque le gouvernement devrait y accroître ses dépenses. Aussi, les dépenses mondiales dans la défense devraient augmenter rapidement durant les prochaines années, ce qui offrira des occasions intéressantes dans le secteur. »