Les répercussions de la crise de l’abordabilité du logement

En tant que Canadiens, nous sommes très liés au marché de l’habitation. Le rapport entre le coût lié à la propriété d’un logement et le revenu est supérieur à 60 % au Canada et dépasse 100 % à Vancouver. La taille des appartements diminue, ils sont partagés et les gens font la queue à l’extérieur des refuges.

Dans le budget fédéral de 2024, « Une chance équitable pour chaque génération », le gouvernement a exprimé son désir de rétablir l’abordabilité du logement. Parmi les principales initiatives, mentionnons le doublement du nombre de nouveaux logements construits pour atteindre 3,87 millions d’ici 2031 et l’harmonisation de l’immigration et du marché de l’habitation en réduisant de 600 000 le nombre de résidents temporaires sur trois ans. Parmi les autres initiatives, signalons l’institution d’une taxe sur les terrains vacants, l’utilisation de terrains publics pour la construction de logements, l’accélération de la déduction pour amortissement et du financement. Bien que le doublement de l’offre soit un objectif audacieux, il pourrait être difficile à atteindre en raison des coûts de construction élevés, de la pénurie de main-d’œuvre et des délais d’obtention de permis.

Si les mesures visant à rétablir l’abordabilité du logement sont mises en œuvre, nous pourrions nous attendre à un ralentissement de l’augmentation des prix. Cela devrait réduire le fardeau financier lié à l’achat ou à la location d’un logement et accroître la disponibilité. Cependant, nous croyons qu’il faudra du temps avant que des mesures aient une incidence notable sur la dynamique du marché et le marché du logement abordable, même si ces mesures montrent un regain d’intérêt pour s’attaquer à ce problème.

Comme beaucoup de Canadiens, le secteur immobilier a souffert de la hausse des taux d’intérêt et du déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché. En date du 17 mai 2024, les prix de la plupart des actions de sociétés immobilières cotées en bourse étaient nettement inférieurs à leur valeur liquidative. Sur un an, le rendement de l’indice plafonné des FPI S&P/TSX a été de moins 8 %, comparativement à un gain de 10 % pour l’indice S&P/TSX. Même si les immeubles multifamiliaux se sont bien comportés, compte tenu de l’étroitesse du marché de la location, l’annonce de ces mesures susceptibles de ralentir les marchés contenues dans le budget fédéral de 2024 nous laisse moins optimistes à l’égard des placements dans ce sous-secteur, par rapport à d’autres sous-secteurs comme l’immobilier industriel et l’immobilier commercial de détail.