Article paru dans le Globe and Mail : Les effets des tarifs douaniers sur vos placements

« Fondamentalement, les tarifs douaniers sont une taxe appliquée aux biens importés », explique M. Morin. Lorsqu’un tarif douanier est instauré, un importateur national doit le payer pour introduire des marchandises étrangères sur le marché de son pays. Toutefois, M. Morin souligne que, « au bout du compte, la hausse de prix induite par un tarif douanier est répartie entre le consommateur, l’importateur et le producteur ».

Il précise également que les tarifs douaniers américains font partie d’une démarche stratégique plus vaste visant à remodeler les relations commerciales et géopolitiques avec des partenaires commerciaux majeurs, y compris des alliés comme le Canada. À mesure que les négociations progressent, le Canada pourrait se retrouver avec un accord de libre-échange plus limité ou dilué, susceptible de prévoir des tarifs douaniers ciblés sur certaines exportations canadiennes (et américaines).

Pour M. Morin, les répercussions économiques directes des tarifs douaniers sur la population canadienne ont, en moyenne, été relativement minimes jusqu’à maintenant. Les redevances imposées sur les marchandises qui entrent aux États-Unis touchent principalement les consommateurs américains et les exportateurs canadiens.

« Pour l’instant, l’incidence directe des exportations [canadiennes] sur l’économie et les marchés du travail a été négative, mais circonscrite, et les représailles du gouvernement canadien ont été restreintes et ciblées, ce qui a limité les pressions à la hausse sur l’inflation canadienne », explique-t-il.

Selon M. Morin, les tarifs douaniers, qu’ils soient en vigueur ou à venir, ont un effet défavorable sur les marchés mondiaux. Les principaux facteurs en jeu sont les suivants : l’incidence directe des tarifs douaniers sur la demande et les marges bénéficiaires aux États-Unis où des tarifs douaniers sont imposés à la plupart des partenaires commerciaux; les pressions à la hausse sur l’inflation américaine; les difficultés que les tarifs douaniers posent aux fabricants canadiens et mondiaux qui exportent aux États-Unis; et l’incertitude entourant leurs répercussions macroéconomiques générales et les politiques douanières à venir. Il faut aussi se demander si les négociations commerciales entre les États-Unis et une multitude d’autres pays réussiront à réduire l’ampleur et la portée des tarifs douaniers.

Comme l’explique M. Morin, lorsque les entreprises font face à un ralentissement de la demande et à une incertitude plus forte, notamment en ce qui a trait à la politique commerciale, elles sont susceptibles de freiner leurs dépenses d’investissement, ce qui peut ralentir davantage la croissance économique et avoir une incidence négative sur les prévisions de bénéfices des sociétés. En réaction aux annonces contradictoires concernant les tarifs douaniers, il est probable que les marchés financiers continuent de subir des périodes de volatilité accrue, marquées par des fluctuations extrêmes – à la hausse comme à la baisse – des cours des actions et d’autres actifs financiers.

« Parmi les répercussions, citons la volatilité accrue des portefeuilles et une conjoncture plus difficile par rapport à un monde sans tarifs douaniers », dit-il.

À l’heure actuelle, les investisseurs canadiens demeurent dans un marché volatil et moins prévisible, ce qui souligne la valeur des conseils avisés et d’une stratégie de portefeuille bien élaborée et appropriée.

« Le premier conseil est de conserver ses placements, car, la plupart du temps, un portefeuille bien construit devrait produire un meilleur rendement que des liquidités », affirme M. Morin. « La deuxième chose à garder à l’esprit est l’importance d’avoir un portefeuille bien diversifié et dépourvu de biais, en particulier un penchant trop prononcé pour les actifs nationaux, parce que de nombreux investisseurs ici sont trop exposés aux marchés nord-américains. » L’objectif est d’atténuer tout risque économique et politique concentré qui n’offre pas de récompense correspondante. Un portefeuille bien diversifié, qui tient compte de l’évolution coordonnée des actifs, devrait aussi aboutir à des replis moins importants en cas de turbulences sur les marchés.

Selon M. Morin, un portefeuille équilibré comprend généralement une combinaison d’actions et d’obligations, et comprend souvent une gamme de placements non traditionnels qui peuvent contribuer à stabiliser, diversifier et éventuellement améliorer le rendement du portefeuille.

Il ajoute que malgré la tendance aux portefeuilles autogérés et aux stratégies de placement autonomes, les investisseurs canadiens seraient avisés de ne pas tenter d’anticiper le marché, car cela s’est avéré très difficile à faire de façon régulière, en particulier en période de forte volatilité. Un conseiller de confiance peut vous aider à comprendre et à gérer la volatilité des marchés tout en vous aidant à concrétiser vos objectifs financiers.

« Maintenez le cap sur vos objectifs à long terme », dit-il. « Les gros titres sont de plus en plus imprévisibles, ce qui accroît le risque de réaction excessive. Il est important de ne pas se laisser influencer par l’émotion et de faire appel à son conseiller comme partenaire de confiance pour rester concentré sur la réalisation de ces objectifs à long terme. »